L'automne

Publié le par Club Taurin de Bruxelles

La saison s'achève lentement. En me retournant sur mon année taurine, j'ai l'impression que l'automne est là depuis 6 mois. Quelques bons moments malgré tout: Olivenca, Vic, Madrid (Morante), Bilbao. Mais en dehors de la bonne humeur générale et de quelques belles après-midi, que restera-t-il de cette temporada? Pas grand chose ou presque, quelques détails peut être... Aucun triomphe digne de ce nom, celui qui marque les esprits, les carrières. Certains reparleront du Juli à Séville, de Morante à Nîmes peut être... Juan Mora à Madrid sûrement. Comme un sauveur, Juan Mora est revenu aux affaires rappeler aux plus jeunes leur métier: être torero. Papa Mora sauve in extremis une saison propre mais terne, in extremis il sauve Madrid d'une temporada lamentable...

 

Mais ce n'est pas un triomphe arraché ici où là qui va remettre la tauromachie sur les rails. Dans L'arbre qui cache la forêt j'écrivais le 26 avril dernier que l'absence de José Tomas allait planer sur toute la saison. J'avais raison. Sans Tomas, les figuras n'ont fait que se partager le marché sans jamais se surpasser, sans jamais se concurrencer. Comment toréer sans competencia? Le mal est profond, d'autant que la relève a du mal à confirmer. Le temps presse car le pire est à craindre. Un jour viendra où les grands maestros, les vrais s'en iront (Ponce, Tomas, Fundi...). Les figuras actuelles n'ont plus d'autre priorité que de veiller sur leurs propres intérêts. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire et ce n'est pas les toros dociles et les triomphes faciles qui feront mentir la maxime.

 

Le bilan n'est pas glorieux et il est plus que temps de revenir à d'autres valeurs. L'heure est d'autant plus grave que les antis frappent à la porte. Ce bilan est le notre, nous en sommes tous responsables. Du torero installé au spectateur bercé par les triomphes de façades... en passant par les critiques à la plume trop frileuse lorsque qu'il s'agit d'être franc. Toutes les figuras ont leur petit surnom, un qualificatif, un slogan qui les rend intouchables... Depuis combien de temps El Juli est le Numero Uno? Uno de quoi? Même lorsque que Castella était n°1 de l'Escalafon et triomphateur de la temporada, El Juli restait le numéro uno. Chacun sa case pour ne froisser personne: Ponce: le Maitre; Morante: l'artiste; Tomas l'inclassable et les autres... tantôt numéro de l'escalafon, triomphateur d'une temporada, d'une grande feria.  La tauromachie est un art éphémère, le statut des toreros devrait pouvoir suivre cette logique...  la remise en question. Alors au petit jeu des pronostics, bien malin sera celui qui pourra sortir le triomphateur de l'année?

 

Juli et son Julipié (autre mal de notre temps)...

Manzanares et son été triomphal ?

Morante, le lunatique?

 

Moi je vote pour le public toujours fidèle en ces temps de crises. Combien de temps se satisfera-t-il de ce spectacle trop souvent stéréotypé où l'homme et l'animal récitent leurs gammes?

 

 

 

 

 

El Boby

Publié dans Reseña

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